Chemin synodal avec les jeunes. Lancement du processus à Rome:

Voici les notes que j'ai prises lors de l'intervention du professeur Alessandro Rosina. 
Professeur à Milan, c’est lui qui a aidé le conseil pontifical à rédiger son rapport préliminaire. Il explique devant les délégués comment il voit les mondes des jeunes aujourd’hui. Le pluriel est ici pour lui important, tant la diversité est grande. 

Quelle définition pour les jeunes? Difficile de les regrouper dans une tranche d’âge homogène ; on peut retenir suivant le vœu du –conseil 16-29 ans. Mais ils sont avant tout inscrits dans un processus: le passage vers l'âge adulte là où leurs désirs ont à devenir de vrais projets de vie.

Cela se passe plus ou moins rapidement. Cela dépend des individus et des pays.

Examinons.

Comment comprendre les jeunes? C’est ambivalent.

1.       Ils sont la partie non mure de la société: « tu dois attendre pour entrer dans le jeu! »

2.       La composante de la société la mieux capable de sentir le mouvement de la société et peut lui proposer des améliorations

Dans un monde qui change, la croissance des jeunes est compliquée; il faut en tout cas faire confiance en leur capacité à comprendre la nouveauté du monde

Mais attention, les différences entre pays et dans les pays entre niveaux d'intégration sociale créent des différences immenses par rapport aux grands défis ainsi posés

Si on parlait de génération ? 

Les millennials (nés entre 1982 et 2000): (pour mémoire, la génération d’avant : la génération X)

Elle est marquée par 3 grands « C » + un 4^ème

Attention il y a de l'hétérogénéité dans cette tranche.

1.       Connecté: digitaux, toujours en connexion

2.       Confiant (confident): tendance à avoir une grande confiance en eux-mêmes; ils ne s'estiment pas meilleurs mais sont convaincus d'être mieux alignés sur la modernité que la génération d'avant

3.       Open to change: propension plus forte à la discontinuité; très sensible au changement positif

4.       Collaboration: collaborer à des projets communs, désir de travail avec d'autres, sur n'importe quels autres aspects

Mais il y a aussi des fragilités dans cette génération

1.       Difficulté d'apprentissage parce qu'ils sont distraits, pas assez patients, peut-être aussi confrontés lors de l’école ( ou bien mis en présence) à des outils dépassés qui ne sont pas adaptés à eux

2.       Difficulté à les impliquer dans un changement du monde; il faut pour les impliquer mettre en avant leur contribution propre

3.       La confiance: leur confiance vis-à-vis du monde est entamée. Mais lorsqu'on s'adresse à eux avec un langage clair, on attire toujours leur attention; cette attention devient une  POSSIBILITE de les impliquer; cela pourra produire qqc

4.       Peu convaincus dans leur projet de vie, peu tenaces: or, quand on leur donne les garanties pour limiter les incertitudes (qui du coup ne versent pas dans l'insécurité) alors il sont capables de s’engager

Conclusion: 6 F

conFiance / Faire / Futur / Famille/ Facebook / Foi

1.       La condition de la jeunesse est liée au bonheur en étant actif et en ayant la possibilité d'agir avec les autres; cela se confirme tout le temps/ le bonheur est lié au faire et cela déclenche une énergie positive; alors cela produit une confiance

2.       Le futur n'est plus vu comme une menace: c'est un avenir qui peut être meilleur que le présent; on n'est plus victime de l'avenir

3.       Autre F: le rôle de la famille, qui sous entend des parents ni trop absents, ni hyper-présents; il faut des parents "bons" qui prédisposent les jeunes à choisir et ò assumer leur erreur pour les surmonter

4.       FACEBOOK et les nouvelles innovations: pour les jeunes d’aujourd’hui, les personnes qui sont crédibles sur la toile sont considérées comme des « gagnants » et donc dignes d'être suivis. Dans ce cas, les jeunes n’appliquent pas l’échelle de valeurs de leurs parents car par la toile, ils ont réalité accès ò un monde autre que celui qui leur a été transmis. Les NTIC en effet proposent un monde qui n’est pas celui de leurs parents, qui est par construction "jeune".

5.       La Foi: défi immense. Préalable important: les jeunes sont des grands chercheurs de sens et leur demande est grande, laquelle ne peut être satisfaite avec des solutions d'autrefois. La question de la foi est là mais elle ne trouve pas de réponse car la Tradition ne fonctionne pas comme avant. La Tradition a de la valeur mais il faut aider les jeunes à comprendre cette valeur. Ce qui valait avant n'a pas l'automaticité du sens! Il y a là un processus de discernement important. L'Eglise est comme condamnée à devenir un lieu de choix pour les jeunes et non une évidence. Seul ce choix, d’ailleurs, aussi risqué qu’il puisse être pour l’Église, va mobiliser une attention active de la part des jeunes. Pour qu’ils le fassent, des personnes adultes sur le chemin sont un élément déterminant : il faut des éducateurs; il faut aussi des échanges entre les générations.

Cette génération a deux difficultés

·         Sortir du monde dans lequel elle est plongée

·         Trouver le moyen d'améliorer le monde

La difficulté est qu'il faut que les jeunes comprennent qu'il faut être humble et comprendre le monde un tant soit peu avant de vouloir le changer. Le comprendre, l’évaluer, sans jugement évidemment.

Pour le pape François, l’Eglise et le monde ont besoin de jeunes courageux, conscients de la valeur qu'ils ont et sont et soucieux de générer de nouvelles valeurs, et non de recycler ou de gaspiller leur héritage.