A l’école de Dieu par le prophète Daniel
A l’école de Dieu par
le prophète Daniel- Petit retour sur la première lecture de la messe
aujourd’hui.
Cette lecture de l’ancien testament est une petite école de spiritualité.
Lisons le texte.
Lecture du livre de
Daniel (Dn 3, 14-20.91-92.95)
En
ces jours-là, le roi Nabucodonosor parla ainsi : « Est-il vrai,
Sidrac, Misac et Abdénago, que vous refusez de servir mes dieux et d’adorer la
statue d’or que j’ai fait ériger ? … Si vous n’adorez pas cette statue, vous
serez immédiatement jetés dans la fournaise de feu ardent ; et quel est le
dieu qui vous délivrera de ma main ? » Sidrac, Misac et Abdénago
dirent au roi :
« Ce
n’est pas à nous de te répondre.
Si notre Dieu, que nous servons, peut nous
délivrer, il nous délivrera de la fournaise de feu ardent et de ta main, ô roi.
Et
même s’il ne le fait pas, sois-en bien sûr, ô roi : nous ne servirons pas
tes dieux, nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as érigée. »
Les exemples ne manquent pas
où les choses tournent mal : tel ami cher en proie avec un
« méchant » cancer, tel accident idiot, tel déchaînement médiatique…
Bref, nous vivons tous les jours de petites Passions autrement dit des événements où nous sentons comment la Passion du Christ, mort pour nous sur la croix, est
l’assurance de sa compréhension, et même bien plus de sa proximité réelle.
Lire la Passion du Christ,
voilà bien une expérience qui nous est bonne à faire. Par deux fois, dans la
semaine sainte, le dimanche des Rameaux et le Vendredi saint, nous la proclamerons.
Le texte du prophète Daniel nous prépare
à l’entendre et à la recevoir, car, face au mal imminent, les trois jeunes
garçons éprouvent la sagesse des enfants de Dieu.
1/ Le cruel roi lance un
défi aux jeunes : expliquez-moi le
mal qui vous frappe ! Quel Dieu le permet ? Et eux de
répondre : « Ce n’est pas à nous de te répondre. ».
Effectivement, ce n’est pas leur question ; ils n’ont donc pas à répondre.
Ce n’est pas sur ce genre de chemin que l’on rencontre Dieu. Tu veux savoir qui
est Dieu : demande-le dans ton cœur.
2/ Ce qui sûr, c’est
cela : « Si
notre Dieu, que nous servons, peut nous délivrer, il nous délivrera de la
fournaise de feu ardent et de ta main, ô roi. » La philosophie grecque et celle des Lumières nous apprendra que ce n’est
pas une question de pouvoir divin, de capacité à faire ou à ne pas faire. La
vérité spirituelle qui se cache est celle de nous préparer à accueillir la
volonté d’amour de Dieu. Non, Dieu ne veut
pas le mal, ni même par abstention ! Dieu est un dieu bon ; il
n’a pas d’autres volontés que le triomphe du bien. Il n’entre jamais dans les
calculs du Mal.
3/ Enfin, disent les trois
jeunes hommes, « Et
même s’il ne le fait pas, sois-en bien sûr, ô roi : nous ne servirons pas
tes dieux, nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as érigée ». Même si l’issue de nos
doutes reste énigmatique, même si à la fin de l’épreuve reste une douleur
inconsolée, même si la rage au ventre il nous faut encore reconnaître qu’on n’a
pas compris ce qui nous est arrivé, nous n’irons pas plus loin, plus bas, sur
le chemin du roi cruel ! Nous n’adorerons pas le Dieu de l’horoscope, nous
ne connaîtrons pas de repli stratégique sur les Lois des Lumières et la spiritualité laïque. Nous savons que le Père du ciel est notre dieu. Inconnu,
il resplendit sur le visage du Christ, et c’est lui seul que nous adorons.
Renaître à Pâques, avec les catéchumènes, c’est
peut-être pour notre foi refaire ce parcours en trois étapes. D’abord, redire
que la vérité de Dieu s’entend dans le silence du cœur. Ensuite, réaffirmer la
bonté de Dieu. Enfin, attester que nous n’avons pas d’autres dieux que Lui, ni
de près, ni de loin.
Nous voilà à bonne école.
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