L'Espérance à laquelle Lucas nous invite
Obsèques Lucas Sandrini
Fils de Francesco et de Line, frère de
Aurélia et de Pierre.
Décédé accidentellement dans le Vercors, à 18 ans.
Nous
voilà nombreux dans notre église, haut lieu de foi et de joie pour les
paroissiens qui célèbrent tous les dimanches la résurrection du Christ, qui
célèbrent des baptêmes et des mariages. Aujourd’hui, nous sommes en deuil avec
toute la famille Sandrini, réunis autour de Lucas qui nous quitte.
Merci
d’être tous venus nombreux auprès des parents et des frère et sœur de Lucas,
qui depuis un mois ont été très sensibles à tant de marques d’affection et de
proximité. S’ils n’ont pas connu l’effondrement dans "l’enfer" qu’il traverse,
c’est grâce à vous et grâce à Dieu.
Alors
ensemble, puisons la force en Dieu et dans notre communion pour accompagner
Lucas jusqu’à son départ définitif.
Lumière.

Temps d’écoute de la Parole de Dieu
Lecture de la première lettre de Saint Paul aux Corinthiens
Frères,
04 L’amour prend patience ; l’amour rend
service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle
pas d’orgueil ; 05 il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son
intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ;
06 il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il
trouve sa joie dans ce qui est vrai ; 07 il supporte tout, il fait confiance en tout, il
espère tout, il endure tout.
08 L’amour ne passera jamais.
Evangile de Jésus Christ selon saint Marc
13 Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il
pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. 14 Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit :
« Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de
Dieu est à ceux qui leur ressemblent. 15 Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille
pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » 16 Il les embrassait et les bénissait en leur imposant
les mains.
Homélie
Chers amis, je ne
vais pas redire plus mal ce que la Bible dit si bien.
Le
texte qu’a lu Thierry, paroissien et ami de la famille, en particulier de Line
avec qui il travaille à la Maison des Familles, ce texte de Saint Paul écrit il
y a presque 2000 ans nous parle de l’Amour
de Dieu. Un amour sans condition.
Or
nous le savons tous, l’amour n’est pas sans épreuve ni difficulté. La mort de
Lucas n’est pas un contre témoignage à
l’amour de Dieu ; elle est la raison même de l’amour de Dieu : Dieu
nous aime, dit saint Paul, pour que nous franchissions la barrière de la mort
dans la lumière de l’amour.
C’est
ce qu’a vécu Jésus dans sa Résurrection ; c’est pourquoi ce texte parle
aussi de Jésus, lequel ne s’est pas gonflé d’orgueil, a trouvé sa joie dans ce
qui est vrai, a fait confiance etc…
On
le voit bien, ce texte parle aussi de nous, du meilleur de nous-mêmes ; il
nous renvoie aussi aux meilleurs souvenirs que nous pouvons avoir de Lucas.
Qu’il nous aide à croire Lucas définitivement dans l’Amour.
Le
texte de l’Evangile que j’ai moi-même lu nous montre Jésus avec les enfants. Un
Jésus infiniment plus accueillant que ces disciples. Il ne respecte pas les
convenances. Jésus aime les enfants, leur innocence, leur espérance. Combien
nous pouvons croire qu’en ce jour si triste pour nous, Jésus bénit Lucas et lui
impose les mains comme dit le texte ! Comment il le fait ? Quelle
connaissance Lucas a du Christ, et inversement ? Nous n’en savons rien.
Avoir
la foi ce n’est pas être bardé de certitudes ; c’est accepter d’avancer
pas à pas en explorant la vie dans toutes ses dimensions, même celle de la vie
spirituelle, la plus mystérieuse. Par la foi et la prière, nous nous tournons
vers Dieu et le mystère de la Vie. Nous nous tournons vers notre Origine, parce
que c’est bien en Dieu que sont nés les mondes ; Dieu est pour nous le
Père de tous. Jésus n’a pas cessé de le rappeler à ses amis et à ses ennemis. Par
la foi et la prière, nous nous tournons aussi vers notre destinée, vers
l’horizon où tout prend sens, où tout parvient à maturité, où tout s’accomplit.
Toute peine trouve sa consolation ; toute joie trouve son
exaltation ; la vie prend alors sa plus grande dimension.
Lucas aujourd’hui, par sa mort, nous entraîne loin, trop loin peut-être dirons-nous,
trop tôt en tout cas. Il nous entraîne au bord du Mystère, là où on ne sait
plus s’il fait froid ou s’il fait chaud, s’il fait ténèbres ou s’il fait
lumière. Lucas nous invite à découvrir un langage nouveau, qui ne nous empêche
pas de parler, qui nous empêche simplement d’affirmer. Ce langage nouveau est
celui de l’au-delà ; il est aussi celui de l’entre nous quand entre nous
se joue ce qu’il y a de plus profond, de plus beau, de plus vrai en nous.
Chers
amis, comme prêtre dans cette paroisse, je ne peux que souhaiter à chacun de
vous de pratiquer ce langage. Ne le faites pas taire en vous. Reprenez la
conversation avec Lucas, avec Dieu, entre vos cœurs ; continuez à parler parce
quelqu’un qui parle c’est quelqu’un qui respire. Je dis cela dans tous les sens
du terme.
Que
Dieu vous éclaire et vous porte. Amen
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