(4/14) Paul dans les Actes/ 4ème jour : c’est quoi la fidélité ?
La résurrection de Jésus est une telle nouveauté que tout semble à réinventer. Si le Christ a voulu sauver les siens, et même tous les hommes comme le dira plus tard Saint Jean, que faire des traditions reçues ? à quoi peuvent-elles bien servir ? Ne faudrait-il pas s’en affranchir ?
Dans la mémoire des Apôtres, les exemples ne manquent pas,
sans doute, de moments où Jésus a libéré les hommes des prescriptions de la Loi.
Mais la circoncision ? Ne serait-ce pas différent, elle qui date d’ABRAHAM
et du moment où Dieu lui a fait la promesse d’une descendance aussi nombreuse
que les étoiles du ciel ? Il serait quand-même incroyable qu’au moment où
la promesse de la multitude semble en train de s’accomplir on en supprime le
mémorial ? A moins que POUR accomplir la promesse de la multitude, il ne
faille supprimer l’obligation de la circoncision. Cruel dilemme qui nous
rejoint chaque fois que nous sentons que pour rendre notre foi et nos rites à
nos contemporains accessibles, il faut les simplifier. Sommes-nous habiles ou
lâches dans ce cas ? C’est ainsi que pourrait se formuler la question du
chapitre 15 :
<<15 1 Cependant certaines gens
descendus de Judée enseignaient aux frères : « Si vous ne vous faites
pas circoncire suivant l’usage qui vient de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. »
2 Après bien de l’agitation et une discussion assez vive engagée
avec eux par Paul et Barnabé, il fut décidé que Paul, Barnabé et quelques
autres des leurs monteraient à Jérusalem auprès des apôtres et des anciens pour
traiter de ce litige. 3 Eux donc, après avoir été escortés par l’cœur,
traversèrent
Pour sortir de la polémique, Pierre rappelle l’œuvre de
Dieu. Prenons-en de la graine (car c’est de la bonne semence d’Evangile) :
la mémoire des œuvres de grâce est une excellente école pour notre vie !
<<7 Après une longue discussion, Pierre se leva et dit :
« Frères, vous le savez : dès les premiers jours, Dieu m’a choisi
parmi vous pour que les païens entendent de ma bouche la parole de la Bonne Nouvelle
et embrassent la foi. 8 Et Dieu, qui connaît les cœurs, a témoigné
en leur faveur, en leur donnant l’Esprit Saint tout comme à nous. 9
Et il n’a fait aucune distinction entre eux et nous, puisqu’il a purifié leur cœur
par la foi. 10 Pourquoi donc maintenant tentez-vous Dieu en voulant
imposer aux disciples un joug que ni nos pères ni nous-mêmes n’avons eu la force
de porter ? 11 D’ailleurs, c’est par la grâce du Seigneur Jésus
que nous croyons être sauvés, exactement comme eux. » 12 Alors toute l’assemblée fit
silence.>>
L’Église est en train de faire l’expérience de sa
synodalité, mot qui se traduit aujourd’hui- c’est presque comique- par « Marcher
ensemble ». De là à faire des Apôtres des « Marcheurs »…
Voyons si la parole de Simon-Pierre suffit, par ce qu’il est
le chef, ou bien… Pour les premiers
chrétiens, l’important est d’être fidèle à Jésus-Christ donc docile à son
Esprit. Par conséquent, la parole de Pierre ne suffit pas : il faut que
tous s’expriment car tous ont fait l’expérience inouïe que l’Esprit Saint est passé
par eux. Aujourd’hui, la communauté darbyste (mouvement protestant évangélique),
très présente aux USA, avec 3000 fidèles env. en France, est sur ce modèle.
Ici, nous lisons qu’un certain principe de réalité s’applique : un parmi
les croyants va trancher. C’est Jacques qui rend ce service. Notons alors que
cette Église ne manque pas de leaders : Pierre, Paul, Barnabé, Jacques !
On est très loin de la monarchie !
<<On écoutait Barnabé et Paul exposer tout ce que Dieu
avait accompli par eux de signes et prodiges parmi les païens. 13
Quand ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole et dit: "Frères,
écoutez-moi. 14 Syméon a exposé comment, dès le début, Dieu a pris
soin de tirer d'entre les païens un peuple réservé à son Nom. 15 Ce
qui concorde avec les paroles des Prophètes, puisqu'il est écrit: « 16
Après cela je reviendrai et je relèverai la tente de David qui était tombée; je
relèverai ses ruines et je la redresserai, 17 afin que le reste des
hommes cherchent le Seigneur, ainsi que toutes les nations qui ont été
consacrées à mon Nom, dit le Seigneur qui fait 18 connaître ces
choses depuis des siècles. »
19 "C'est pourquoi je juge, moi, qu'il ne faut
pas tracasser ceux des païens qui se convertissent à Dieu. 20 Qu'on
leur mande seulement de s'abstenir de ce qui a été souillé par les idoles, des
unions illégitimes, des chairs étouffées et du sang. 21 Car depuis
les temps anciens Moïse a dans chaque ville ses prédicateurs, qui le lisent
dans les synagogues tous les jours de sabbat.">>
Pour compléter le tableau, on peut lire ce que Paul dit de
cette question dans sa lettre aux Galates (Ga 2,1-10)
Pour le plaisir, voici la suite et la fin du chapitre 15 des
Actes
<<22 Alors les apôtres et les anciens,
d'accord avec l'Eglise tout entière, décidèrent de choisir quelques-uns d'entre
eux et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabé. Ce furent Jude, surnommé
Barsabbas, et Silas, hommes considérés parmi les frères. 23 Ils leur
remirent la lettre suivante: "Les apôtres et les anciens, vos frères, aux
frères de la gentilité qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut! 24 Ayant appris
que, sans mandat de notre part, certaines gens venus de chez nous ont, par
leurs propos, jeté le trouble parmi vous et bouleversé vos esprits, 25
nous avons décidé d'un commun accord de choisir des délégués et de vous les
envoyer avec nos bien-aimés Barnabé et Paul, 26 ces hommes qui ont
voué leur vie au nom de notre Seigneur Jésus Christ. 27 Nous vous
avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous transmettront de vive voix le même
message.
30 Prenant congé donc, les délégués descendirent à
Antioche, où ils réunirent l'assemblée et remirent la lettre. 31 Lecture
en fut faite, et l'on se réjouit de l'encouragement qu'elle apportait. 32
Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, exhortèrent les frères et les
affermirent par un long discours. 33 Au bout de quelque temps, les
frères les renvoyèrent avec des souhaits de paix vers ceux qui les avaient députés.
34 Paul et Barnabé toutefois demeurèrent à Antioche où, avec
beaucoup d'autres, ils enseignaient et annonçaient
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