Jour J 8/14- Mercredi 10 février L'accomplissement d'une vie
Méditons avec la lettre du pape François « Patris Corde »- « Avec un cœur de Père » sur saint Joseph
Il nous est donné de méditer aujourd’hui la destinée de Joseph à la lumière de son obéissance. Sans voir lu voltaire ( !), sans être non plus le jouet servile dans les mains de Dieu, mais bien en étant pleinement homme, tout à son affaire, Joseph accomplit sa vie, à laquelle rien ne semble manquer. Qui oserait penser que Joseph a manqué sa vie ? Ce paragraphe 3 du texte est bon à lire, car en ce temps de liberté contrainte, sa musique est apaisante ; il s’en dégage même comme une promesse.
[Suite du texte/ temps de lecture 3’]
3. Père dans l’obéissance
Dieu a aussi révélé à Joseph ses desseins par des songes, de façon analogue
à ce qu’il a fait avec Marie quand il lui a manifesté son plan de salut. Dans
la Bible, comme chez tous les peuples antiques, les songes étaient considérés
comme un des moyens par lesquels Dieu manifeste sa volonté.[13]
Joseph est très préoccupé par la grossesse incompréhensible de Marie : il
ne veut pas « l’accuser publiquement »[14] mais décide
de « la renvoyer en secret » (Mt 1, 19). Dans le premier songe,
l’ange l’aide à résoudre son dilemme : « Ne crains pas de prendre chez toi
Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit
Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est
lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 20-21). Sa
réponse est immédiate : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du
Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24). Grâce à l’obéissance, il
surmonte son drame et il sauve Marie.
Dans le deuxième songe, l’ange demande à Joseph : « Lève-toi ; prends
l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je
t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » (Mt 2,
13). Joseph n’hésite pas à obéir, sans se poser de questions concernant les
difficultés qu’il devra rencontrer : « Il se leva dans la nuit, il prit
l’enfant et sa mère et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort
d’Hérode » (Mt 2, 14-15).
En Égypte, Joseph, avec confiance et patience, attend l’avis promis par
l’ange pour retourner dans son Pays. Le messager divin, dans un troisième songe,
juste après l’avoir informé que ceux qui cherchaient à tuer l’enfant sont
morts, lui ordonne de se lever, de prendre avec lui l’enfant et sa mère et de
retourner en terre d’Israël (cf. Mt 2, 19-20). Il obéit une
fois encore sans hésiter : « Il se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra
dans le pays d’Israël » (Mt 2, 21).
Mais durant le voyage de retour, « apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la
Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en
songe, – et c’est la quatrième fois que cela arrive – il se retira dans la
région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth » (Mt 2,
22-23).
L’évangéliste Luc rapporte que Joseph a affronté le long et pénible voyage
de Nazareth à Bethléem pour se faire enregistrer dans sa ville d’origine, selon
la loi de recensement de l’empereur César Auguste. Jésus est né dans cette
circonstance (cf. Lc 2, 1-7) et il a été inscrit au registre
de l’Empire comme tous les autres enfants.
Saint Luc, en particulier, prend soin de souligner que les parents de Jésus
observaient toutes les prescriptions de la Loi : les rites de la circoncision
de Jésus, de la purification de Marie après l’accouchement, de l’offrande du
premier-né à Dieu (cf. 2, 21-24).[15]
Dans chaque circonstance de sa vie, Joseph a su prononcer son "fiat",
tout comme Marie à l’Annonciation, et comme Jésus à Gethsémani.
Dans son rôle de chef de famille, Joseph a enseigné à Jésus à être soumis à
ses parents (cf. Lc 2, 51), selon le commandement de Dieu
(cf. Ex 20, 12).
Dans la vie cachée de Nazareth, Jésus a appris à faire la volonté du Père à
l’école de Joseph. Cette volonté est devenue sa nourriture quotidienne
(cf. Jn 4, 34). Même au moment le plus difficile de sa vie, à
Gethsémani, il préfère accomplir la volonté du Père plutôt que la sienne,[16] et il se fait « obéissant jusqu’à la mort […] de la
croix » (Ph 2, 8). C’est pourquoi l’auteur de la Lettre aux Hébreux
conclut que Jésus « apprit par ses souffrances l’obéissance » (5,
8).
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