Jour J9- Jeudi 11 février/ Un accueil actif
Jour J9- Jeudi 11 février/ A force de douceur, Joseph ne serait-il pas un mou, un résigné, un « courbe le dos » ? C’est vrai que Joseph a à faire face à deux défis : celui du sens des événements pour lui et celui de la réaction des autres. Ici, peut nous venir une image, celle du judo (NB : cette image n’est pas venu à l’esprit du pape mais elle peut introduire son propos). Le judo est cet art martial qui subvertit la force de l’adversaire pour en faire une énergie pour soi. Tout l’art du judo est de savoir opérer cette transformation, un peu comme un bateau sait faire du vent contraire une force motrice. Joseph a une spiritualité qui transforme son accueil en collaboration avec Dieu.
[Suite du texte/ temps e lecture : 1’30] 4. Père dans l’accueil
Joseph accueille Marie sans fixer de conditions préalables. Il se fie aux
paroles de l’Ange. « La noblesse de son cœur lui fait subordonner à la charité
ce qu’il a appris de la loi. Et aujourd’hui, en ce monde où la violence
psychologique, verbale et physique envers la femme est patente, Joseph se
présente comme une figure d’homme respectueux, délicat qui, sans même avoir
l’information complète, opte pour la renommée, la dignité et la vie de Marie.
Et, dans son doute sur la meilleure façon de procéder, Dieu l’aide à choisir en
éclairant son jugement ».[18]
Bien des fois, des évènements dont nous ne comprenons pas la signification
surviennent dans notre vie. Notre première réaction est très souvent celle de
la déception et de la révolte. Joseph laisse de côté ses raisonnements pour
faire place à ce qui arrive et, aussi mystérieux que cela puisse paraître à ses
yeux, il l’accueille, en assume la responsabilité et se réconcilie avec sa
propre histoire. Si nous ne nous réconcilions pas avec notre histoire, nous ne
réussirons pas à faire le pas suivant parce que nous resterons toujours otages
de nos attentes et des déceptions qui en découlent.
La vie spirituelle que Joseph nous montre n’est pas un chemin qui explique,
mais un chemin qui accueille. C’est seulement à partir de cet
accueil, de cette réconciliation, qu’on peut aussi entrevoir une histoire plus
grande, un sens plus profond. Semblent résonner les ardentes paroles de Job
qui, à l’invitation de sa femme à se révolter pour tout le mal qui lui arrive,
répond : « Si nous accueillons le bonheur comme venant de Dieu, comment ne pas
accueillir de même le malheur » (Jb 2, 10).
Joseph n’est pas un homme passivement résigné. Il est fortement et
courageusement engagé. L’accueil est un moyen par lequel le don de force qui
nous vient du Saint Esprit se manifeste dans notre vie. Seul le Seigneur peut
nous donner la force d’accueillir la vie telle qu’elle est, de faire aussi
place à cette partie contradictoire, inattendue, décevante de l’existence.
La venue de Jésus parmi nous est un don du Père pour que chacun se
réconcilie avec la chair de sa propre histoire, même quand il ne la comprend
pas complètement.
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