Lundi 15 février (12/14): Joseph, l’Enfant et sa Mère
« Avec un cœur de Père » sur saint Joseph (12/14)
illus. La sainte Famille. Michel-Ange. Galerie des Offices. Florence.
Lundi 15 février/ Joseph, l’Enfant et sa Mère… Ceci n’est pas une nouvelle Trinité, mais un rythme ternaire, qui nous permet d’aller d’amour en amour, de générosité en générosité, tantôt au service de nos proches, tantôt des plus miséreux, tantôt de l’Église. Il n’y a là nulle source de dispersion ; il s’agit au contraire d’attitudes profondément unificatrices, comme d’ailleurs, la prière à Joseph ou à Marie renvoie à Jésus, dans un élan de communion.
[Suite du texte] L’Évangile ne donne pas d’informations concernant le temps
pendant lequel Marie, Joseph et l’Enfant restèrent en Égypte. Cependant, ils
auront certainement dû manger, trouver une maison, un travail. Il ne faut pas
beaucoup d’imagination pour remplir le silence de l’Évangile à ce propos. La
sainte Famille a dû affronter des problèmes concrets comme toutes les autres
familles, comme beaucoup de nos frères migrants qui encore aujourd’hui risquent
leur vie, contraints par les malheurs et la faim. En ce sens, je crois que
saint Joseph est vraiment un patron spécial pour tous ceux qui doivent laisser
leur terre à cause des guerres, de la haine, de la persécution et de la misère.
À la fin de chaque événement qui voit Joseph comme protagoniste, l’Évangile
note qu’il se lève, prend avec lui l’Enfant et sa mère, et fait ce que Dieu lui
a ordonné (cf. Mt 1, 24 ; 2, 14.21). Jésus et Marie sa Mère
sont, en effet, le trésor le plus précieux de notre foi.[21]
On ne peut pas séparer, dans le plan du salut, le Fils de la mère, de celle
qui « avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l’union avec son
Fils jusqu’à la croix ».[22]
Nous devons toujours nous demander si nous défendons de toutes nos forces
Jésus et Marie qui sont mystérieusement confiés à notre responsabilité, à notre
soin, à notre garde. Le Fils du Tout-Puissant vient dans le monde en assumant
une condition de grande faiblesse. Il se fait dépendant de Joseph pour être
défendu, protégé, soigné, élevé. Dieu fait confiance à cet homme, comme le fait
Marie qui trouve en Joseph celui qui, non seulement veut lui sauver la vie,
mais qui s’occupera toujours d’elle et de l’Enfant. En ce sens, Joseph ne peut
pas ne pas être le Gardien de l’Église, parce que l’Église est le prolongement
du Corps du Christ dans l’histoire, et en même temps dans la maternité de l’Église
est esquissée la maternité de Marie.[23] Joseph, en
continuant de protéger l’Église, continue de protéger l’Enfant et sa
mère, et nous aussi en aimant l’Église nous continuons d’aimer l’Enfant
et sa mère.
Cet Enfant est celui qui dira : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un
de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,
40). Ainsi chaque nécessiteux, chaque pauvre, chaque souffrant, chaque
moribond, chaque étranger, chaque prisonnier, chaque malade est “l’Enfant” que
Joseph continue de défendre. C’est pourquoi saint Joseph est invoqué comme
protecteur des miséreux, des nécessiteux, des exilés, des affligés, des
pauvres, des moribonds. Et c’est pourquoi l’Église ne peut pas ne pas aimer
avant tout les derniers, parce que Jésus a placé en eux une préférence, il
s’identifie à eux personnellement. Nous devons apprendre de Joseph le même soin
et la même responsabilité : aimer l’Enfant et sa mère ; aimer les Sacrements et
la charité ; aimer l’Église et les pauvres. Chacune de ces réalités est
toujours l’Enfant et sa mère.
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