(11/14) Paul dans les Actes/ 11ème jour : Paul et la volonté de Dieu


Nous approchons de la fin de notre voyage avec Paul. Dans les Actes des apôtres, le chapitre 21 est celui qui marque le retour de Paul à Jérusalem, après son 3ème grand voyage d’évangélisation sur le pourtour de la méditerranée. Ce sera aussi son dernier en tant que citoyen libre, car lorsqu’il reprendra le bateau sera, enchainé, vers Rome pour y être jugé par l’Empereur, et, on le sait, décapité.

Quelle est la volonté de Dieu ? l’auteur semble l’ignorer à chaque phrase, comme si seul le personnage de Paul la connaissait ! les 14 premiers versets du chapitre 21 multiplient les témoins qui supplient Paul de ne pas monter à Jérusalem, car le pire l’y attend. Que vaut cette parole très humaine remplie de prudence ou de crainte, face à l’appel intérieur ressenti par Paul ? Il nous faut apprendre avec Paul à distinguer les plans, sans donner raison à un entêtement qui ne serait que pure folie.

Lisons.

<< [A Césarée, sur la côte] Descendus chez Philippe l'évangéliste, qui était un des Sept, nous demeurâmes chez lui. 9 Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient. 10 Comme nous passions là plusieurs jours, un prophète du nom d'Agabus descendit de Judée. 11 Il vint nous trouver et, prenant la ceinture de Paul, il s'en lia les pieds et les mains en disant: "Voici ce que dit l'Esprit Saint: L'homme auquel appartient cette ceinture, les Juifs le lieront comme ceci à Jérusalem, et ils le livreront aux mains des païens." 12 A ces paroles, nous nous mîmes, avec ceux de l'endroit, à supplier Paul de ne pas monter à Jérusalem. 13 Alors il répondit: "Qu'avez-vous à pleurer et à me briser le coeur? Je suis prêt, moi, non seulement à me laisser lier, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus." 14 Comme il n'y avait pas moyen de le persuader, nous cessâmes nos instances, disant: "Que la volonté du Seigneur se fasse!"

Un autre enseignement nous attend : on ne sait jamais qui est et d’où est celui qui fait la volonté de Dieu. On croit le connaitre, mais en réalité, il est d’ailleurs, du plus profond de lui-même, de cet endroit de l’âme humaine qu’on appelle Mystère. En parlant de ce lieu-là, saint Augustin dit que Dieu nous connait mieux que nous-même, comme si cette part de nous était inconnaissable à l’homme. C’est là que nous naissons et de là que nous partons quand nous faisons la volonté de Dieu. C’est pour cela que le procès à Jésus était perdu d’avance : les romains et les juifs ne parlaient pas de lui d’une manière divine, mais pauvrement humaine.

Le récit en cette fin de chapitre 21 montre un Paul pris dans le même tourbillon que Jésus : tout le monde crie ; personne n’écoute ; les mensonges s’accumulent et plus aucune parole de vérité n’est possible. Relisons ces lignes comme pour apprendre la sagesse en la détachant de la toile de fond de l’épisode qui représente la folie de l’aveuglement humain.


[A Jérusalem] 27 Les sept jours touchaient à leur fin, quand les Juifs d'Asie, l'ayant aperçu dans le Temple, ameutèrent la foule et mirent la main sur lui, 28 en criant: "Hommes d'Israël, au secours! Le voici, l'individu qui prêche à tous et partout contre notre peuple, contre la Loi et contre ce Lieu! Et voilà encore qu'il a introduit des Grecs dans le Temple et profané ce saint Lieu." 29 Précédemment en effet ils avaient vu l'Ephésien Trophime avec lui dans la ville, et ils pensaient que Paul l'avait introduit dans le Temple. 30 La ville entière fut en effervescence, et le peuple accourut de toutes parts. On s'empara de Paul, on se mit à le traîner hors du Temple, dont les portes furent aussitôt fermées. 31 On cherchait à le mettre à mort, quand cet avis parvint au tribun de la cohorte: "Tout Jérusalem est sens dessus dessous!" 32 Aussitôt, prenant avec lui des soldats et des centurions, il se précipita sur les manifestants. Ceux-ci, à la vue du tribun et des soldats, cessèrent de frapper Paul. 33 Alors le tribun s'approcha, se saisit de lui et ordonna de le lier de deux chaînes; puis il demanda qui il était et ce qu'il avait fait. 34 Mais dans la foule les uns criaient ceci, les autres cela. Ne pouvant, dans ce tapage, obtenir aucun renseignement précis, il donna l'ordre de conduire Paul dans la forteresse. 35 Quand il eut atteint les degrés, il dut être porté par les soldats, en raison de la violence de la foule. 36 Car le peuple suivait en masse, aux cris de: "A mort!"

Retrouver la totalité du chapitre 21 sur ce lien : https://www.aelf.org/bible/Ac/21

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